Un tueur antisémite dans la nature?

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MISE À JOUR 1 (La Dernière Heure | 18 novembre 2014 | 19h22): L'homme «armé» avenue Louise s'est rendu! — Ce week-end, la police fédérale a lancé un appel à témoins visant à identifier un homme au comportement suspect avenue Louise. L'homme se promenait avec un sac sous le bras, ressemblant à une protection d'arme, type fusil de chasse. Inquiète, la justice a préféré lancer un avis de recherche pour identifier cet homme. Et très rapidement cela a porté ses fruits… L'homme en question s'est rendu aux autorités policières. Il a expliqué qu'il portait sous son bras, sa crosse de cricket! Adepte de ce sport, l'homme rentrait tout simplement chez lui après un entraînement. Plus de peur que de mal donc! Il ne s'agissant en aucun cas d'un éventuel terroriste!


MISE À JOUR 2 (RTBF | 22 novembre 2014): Le «dangereux terroriste» était juste un joueur de cricketVoici quelques jours, sur indication de la Police, tous les médias diffusaient la photo d’un homme annoncé comme « dangereux », déambulant avenue Louise à Bruxelles, porteur de ce qui pourrait être une arme dissimulée. C’était une bévue, lourde de conséquences pour toute une famille. Le jeune Assim Abassi, un Pakistanais scolarisé et résidant légalement en Belgique où il vit avec ses parents et ses 4 frères et sœurs (son père travaille à l’ambassade du Pakistan), est un joueur de cricket. Le jour où la photo en question a été prise, il se rendait à l'entraînement à Waterloo, il pleuvait, et il avait recouvert sa batte de cricket en bois avec son polo à capuche pour la protéger. Quand il a vu sa photo dans les médias (accompagnée parfois d’allégations de terrorisme antisémite infondées), il s’est adressé immédiatement aux services de police les plus proches pour expliquer la situation et le malentendu. Une fois sa bonne foi établie, il n’a aucunement été inquiété ni arrêté et l’affaire aurait pu en rester là. Sauf que l’ambassade du Pakistan a immédiatement licencié le père de Hassim et a retiré leurs passeports à tous les membres de la famille. Avec pour conséquence qu’ils perdent leur droit à résider en Belgique et doivent quitter le territoire dans les 6 jours, affirment-ils. Ils disent de plus craindre pour leur sécurité à leur retour au Pakistan. Jusqu’à présent ni la police ni les autorités diplomatiques belges ne semblent avoir réagi pour corriger les effets de cette bévue aux conséquences tragiques.


ARTICLE ORIGINAL PARU DANS LA DERNIÈRE HEURE DU 18 NOVEMBRE 2014

À la demande d’une juge d’instruction bruxelloise spécialisée en matière de terrorisme, un avis de recherche des plus inquiétants a été diffusé samedi passé.

Il montre un jeune homme portant sous le bras un objet dissimulé sous un vêtement qui a tout l’air d’être une arme type fusil de chasse (voire type fusil d’assaut, NdlR).

Il mentionne également que le suspect a observé – avant de gagner un arrêt de tram et de se volatiser une dizaine de minutes plus tard – des habitations de l’avenue Louise (...).

Il précise encore que les faits datent du dimanche 24 août 2014. Soit trois mois, jour pour jour, après la tuerie du Musée juif de Bruxelles qui, pour rappel, s’est déroulée le samedi 24 mai 2014.

Selon nos infos recoupées à bonnes sources, notre suspect potentiellement armé a été repéré par un membre du service qui assure la sécurité de l’ambassadeur israélien, Jacques Revah, dont la résidence est située avenue Louise (...) tout comme le siège de Ligue belge contre l’antisémitisme.

C’est ce même membre du service de sécurité de l’ambassadeur d’Israël qui a photographié l’individu et alerté en temps réel nos services de police. Lesquels ne sont ensuite pas parvenus à l’intercepter.

Précisons à ce propos que le suspect aurait pu quitter précipitamment les lieux en se rendant compte qu’il avait été repéré et pris en photo.

Renseignement pris auprès de l’ambassade d’Israël, son porte-parole, Laurent Reichman, ne souhaite ni confirmer, ni infirmer nos informations. «Nous ne communiquons jamais des informations relatives à la sécurité de nos ambassadeurs», commente-t-il.

S’agit-il d’un tueur antisémite? Telle est probablement la question que se posent nos autorités judiciaires.

DIDIER HAINE